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D'Atar à la frontière
07 mars :
C’est le chemin du retour, forcément par la même route il n’y en a qu’une. Traversée d’Aïn el Taya, juste après Amatil, une petite oasis et repas de midi vers Akjouijt (mines)
Nuit à El Asma où nous avions bivouaqué à l’aller, ce soir ccc Rhône-Alpes offre l’apéro. Chacun se détend à sa manière : pétanque, mots croisés, sodoku, lecture et papotage parfois avec la population locale ou les enfants qui sont un peu collants.
08 mars :
Nous avions invité Guy pour le petit déjeuner mais il se fait attendre. Nous reprenons nos habitudes : arrêt café à 10h. Nous traversons un désert blanc avec de petites dunes magnifiques on croirait presque de la neige. "Petit président" a regardé une partie de film chez Jack et Barbel et à chaque instant il savait ce qu’il allait voir. Ils ont un sens de l’observation très poussé ces Mauritaniens.
Le sable voltige sur la route à chaque passage de camping car. Tant il est blanc parfois on croirait des petits tas de sel posé là au milieu de nulle part. Les petits grains font un ballet incessant sur cette chaussée roulante presque en ligne droite où circule peu de voiture. C’est très beau, inhabituel mais saisissant par son aridité, pas le moindre signe de vie, l’immensité et la désolation totale. Les dunes se colorent en orangé, puis un semblant de village, que peuvent-ils vient faire ces pauvres mauritaniens là ? De grands réservoirs d’eau, en plastique, à même le sol sont là pour abreuver les troupeaux de chameaux. Un univers un peu surréaliste.
Arrivée dans la capitale et arrêt à l’auberge du Sahara où nous ferons les pleins. Pour le repas de midi nous mangerons un "tiep bou dien" riz, poisson farci aux herbes, très bon et à un prix dérisoire 400um. Nous ferons quelques courses comme toujours les produits d’importation sont horriblement chers.
Une heure de route et nous retrouvons l’équipe suivante que nous encourageons. Changement de leader Sidi Mohamed nous prend en main, avec son frère Ben Laden, Guy et Didamet surnommé Caramel repartent avec les petits nouveaux. Au revoir le désert.
Fini le désert nous allons maintenant voir la côte et particulièrement le banc d’Arguin. Comme à l’aller nous nous arrêterons à la station Total pour faire nos pleins de GO et nous voilà au bivouac en pleine nature sur un sol stable. Demain sera un autre jour. Inch Allah.
09 mars :
Départ en minibus, en unimog et en Mercédès pour le banc d’Arguin.
Le banc d’Arguin est un parc national couvrant à la fois le domaine terrestre et maritime, une réserve ornithologique très importante. Ce site est l’un des plus grands lieux de reproduction d’oiseaux en Afrique. La préservation de cet espace est cruciale pour la survie de nombreuses espèces.
Il y en a qui traine pensant sans doute monter dans le 4x4, mais peine perdue il ne transporte que les bagages. Le minibus s’enlise mais il est rapidement sorti de ce mauvais pas et l’on comprend pourquoi personne ne parle de distance ni d’heure d’arrivée. Nouvel incident « moustache » vient demander si des anciens veulent prendre sa place dans la Mercédès. Personne ne bouge mais il s’est fait remonter les brettelles, toujours par le même. Décidément il ne se calmera jamais.
Arrivée au cap Tafanit à Arkeïss nous nous promènerons sur les falaises, l’océan est peu agité, la côte est très belle. Repas au restau riz blanc, poisson et salade de fruit. Il y a 30 chaises et sommes 33 c’est aussi cela l’organisation mauritanienne, 3 messieurs restent debout au comptoir, cependant c’est la franche bonne humeur.
Nous avons le temps de nous dégourdir les jambes et de faire un grand tour sur cette magnifique côte, vers ce que nous pensions être une épave. Erreur il s’agit de 4w4 qui attendent vraisemblablement les poissons pêchés par les imraguens avec leurs lanches (bateau à fond plat).
Nous remontons sur nos engins à moteur et direction Iwik village de pêcheurs et installation dans l’auberge de toile tenue par Ivéco (comme les camions di-il ?), le gérant. Les sanitaires sont impeccables et les matelas bien épais.
Repas du soir avec "tiep bou dien", un peu différente mais très bonne, cuisine et salle à manger propres pour le lieu.
10 mars :
Nous partons vers 9h30 jusqu’à l’embarcadère pour une excursion sur un petit paradis ornithologique, découvrirons donc les lanches, petits bateaux à voile traditionnelle. Nous serons 7 sur le bateau. Premier contacts avec ces Imraguens, seuls pêcheurs à avoir le droit de pêcher ici, leurs méthodes de pêche sont traditionnelles, peu couteuses et écologiques. Nous serons bons derniers avec ce vieux papi et son jeune moussaillon, notre bateau est le plus vieux et sa voile est toute petite. Quel calme et qu’elle douceur de se laisser guider sur cette lagune aux eaux calmes d’où nous pourrons voir l’ile Tigra, les mangroves, forêt impénétrable de palétuviers qui fixent leurs racines dans des eaux calmes, des flamands roses en vol, des pélicans, des coudriers et d’innombrables autresespèces, des colonies incroyables comme nous n’en avons jamais vu. Tout cela est fantastique.
Papi Imraguen et son moussaillon
On ne nous avait pas tout dit, on reste sur la lanche toute la journée…alors comment subvenir aux besoins naturels…. Surprise surprise, tout le monde tourne la tête de l’autre côté et l’on fait dans un petit seau et hop, en mer. Tout le monde à la queue le leu. Un peu gênant mais amusant….
Arrivés près de l’ile on plie les voiles, on nous fait une petite démonstration de pêche à l’ancienne et hop on repart aussi sec, bien entendu les autres lanches plus rapides étaient déjà là depuis un bon moment et ses occupants ont déjà mangé. Ils s’arrêteront d’ailleurs pour pêcher mais en vain, nous nous prendrons le chemin du retour. Seuls nos assureurs verront des dauphins, photo à l’appui.
Notre camion chauffe et les arrêts sont très fréquents. Le vent souffle et le sable vole. Ce soir tartiflette au menu pour changer un peu de la nourriture mauritanienne qui est pourtant bonne.
11 mars :
Départ en convoi jusqu’au bitume pour éviter les pièges du sable, 7kms de piste sans difficultés et sans ensablement.
Arrêt café comme tous les matins ou nous sommes seuls, Lucien ne va pas très bien et Barbel non plus, décidément le club des quatre est mal en point. Route jusqu’à Boulanoir l’occasion de faire les pleins, un peu de lessive et de séchage.
Vers 14h on part en direction de la baie des Lévriers avec arrêt à Nouadhibou pour quelques provisions en fruits et légumes.
Première rencontre avec le train minéralier qui relie les eaux du port de Nouadhibou aux sables de Zérouate. Il est unique au monde par sa fonction, sa situation en plein désert, sa longueur, sa lenteur et son poids plus de 22 000 tonnes. Il accueille aussi les voyageurs pour un périple de 20h. On peut y compter jusqu’à 220 wagons pour une longueur de 2 kms, il parcourt une distance d’environ 650kms. Il n’y a qu’une seule voix il doit donc s’arrêter en certains points précis où il y a doublement de la voie pour laisser passer celui qui vient en sens inverse.
Nouadhibou : capitale économique, grâce à son port minéralier qui assure l’exploitation de minerai de fer extrait de Zouérate, c’est une ville tout en longueur située sur la rive du cap Blanc, qui subit l’influence de l’océan. La ville est sale, grouillante d’enfants mal habillés, mal chaussés qui fouillent dans les détritus des poubelles et qui nous hèlent pour tenter d’obtenir des cadeaux. Il n’y a pas que les enfants autour des poubelles il y a les chèvres et elles sont nombreuses à manger cartons, chiffons et même plastiques. On se croirait dans les « favélas » Tout ceci nous surprend beaucoup. Le long des rues beaucoup de panneaux d’associations contre la misère et le sida.
Après quelques kms d’une piste sableuse nous arrivons au campement, c’est le mécontentement général surtout que nous devrions y passer deux nuits et ce n’est soit disant pas le lieu prévu.
Nous irons jusqu’au restau qui parait sympa et assez propre. Bien sûr les râleurs habituels crient à tue tête, on comprendra mieux pourquoi, d’autres camping-caristes vont semer la pagaille avec lui. Quelle mentalité !!!
Gagné… on mange vers 20h30, pas mal pour un restau mauritanien : crevettes, calamars, truite de mer puis mandarines et bananes.
Nos malades ont été servis en premier, Barbel et Lucien n’ont pas trop apprécié les odeurs, mais Jack c’est bien régalé….
C’est dépitant de voir le comportement des certains camping-caristes et avons même honte pour eux.
12 Mars :
Départ 9h par la piste roulante, puis en ville où il y a pas mal decirculation et installation au camping Abba, bien pour la Mauritanie et sanitaires propres.
Visite de la ville en minibus, 4x4 et « fourgon cellulaire » dur dur.. pour nos fesses, nos colonnes et nos cervicales. Visite de la maison de St Exupéry, du moins ce qu’il en reste. Ce fût une belle maison mais personne ici n’y attache de l’importance, d’ailleurs bien que prévenus nous avons dû attendre les clés, tout est ainsi ici. Et Sidi craque !!! cool cool on est en vacances…..Elle a été achetée par un riche industriel avec les bâtiments alentours. Ici tout n’est que poubelle et saleté.
Un petit tour vers les poissons qui sèchent, la pouparde et c’est l’incident. Nous n’aurions pas dû prendre de photos et surtout pas des poubelles. Un militaire fait du zèle et nous voilà au poste de police du port. Certains cachent appareils photo et caméscopes d’autres les font voir. Sidi est furieux et trouve cela anormal et il ne se laisse pas faire
Nous visiterons le port de pêche, un lieu agréable si l’on excepte l’odeur persistante de poisson. Les pirogues aux couleurs chatoyantes résistent encore aux bateaux usines internationaux. Une criée improvisée se déroule dans une ambiance bonne enfant, nous ne trouverons pas de lotte mais achèterons des calamars 3€ le kilo que nous partagerons avec Brigitte. Reviendrons vers les vendeurs de langouste, certains feront des achats.
Au camping nous irons manger un "tiep bou dien", nous serons servi par une Sénégalaise pour 500um ; le riz croustillant collé au fond du plat est servie en premier (normalement c’est une marque d’honneur et de bienvenue et servi aux invités par le père de famille). Ensuite le poisson et les légumes seront servis avec les doigts. (Nous sommes toujours surpris par leurs coutumes et leur manque d’hygiène), hop, un peu poisson (garni avec une face verte relevée), un peu de chou, de tomate, de poivron, de carotte, d’aubergine. Il est bon mais personnellement c’est la première que j’ai le plus apprécié même s’il n’y avait pas de légumes.
Après midi départ pour le cap blanc, toujours avec notre fourgon cellulaire…(Paul et Jack restent au camping pour réparer la barre de torsion soudée par un mauritanien pour une misère). Paul se déguisera en coiffeur, Jack a perdu ses cheveux !!!
Après le bitume, 8kms de piste très très chaotique, qui fait énormément souffrir Brigitte qui pourra finalement rentrer en 4x4. Nous pourrons voir les minerais de fer rouge ou noir. Le contenu des wagons est basculé sur d’immenses tapis roulants avant d’être transbordé. Il n’est pas traité sur place.
En vue du phare nous sommes presque au bord de la falaise celle-ci livre un combat incessant contre les déferlantes de l’océan. Il y a un énorme navire qui est venu s’échouer là un jour d’août 2004. Mais il n’altère pas vraiment la splendeur du panorama.
Une tentative de création d’une flottille financée par les pays riches c’est soldé par un échec, Le port moderne offre maintenant un spectacle de désolation. Plus de 150 bateaux échoués sur le flanc ou carrément brisés en deux par la houle rouillent lentement et lamentablement.
Apéro chez Barbel et Jack tous les 9.
13 Mars :
On apprend qu’un couple est parti ce matin. Bon vent !!!
Le fourgon cellulaire n’est pas là ce matin, peu importe nous prendrons l’autre, mieux suspendu mais plus chaud. Direction le marché et le centre artisanal de l’allée principale de Nouadhibou et achat de légumes et de fruits. Certains font leur vie tout seul, « c’est mieux qu’en troupeau » diront-ils ?
Après midi libre jusqu’à 15h30 et direction la baie de l’étoile. Balade en bord de mer, mais pieds dans l’eau, ramassage des coques.
Apéro chez Gégé et Françoise, dernier apéro mauritanien. Jacqueline nous annonce le baptême. Tout le monde est un peu sceptique sur sa façon de nous présenter la chose, et n’a pas convaincu
14 Mars :
C’est le grand départ, en convoi jusqu’à la frontière, les passeports nous ont précédé afin que tout soit prêt à notre arrivée. Douane, attente, il faut prendre notre mal en patience.
10h sommes à la douane Marocaine et là c’est encore plus lent et nous devrons rester zen…..à 13 h tout est enfin réglé.
Repas dans nos camping car à la frontière et Au revoir !!!!
Nous avons aimé ce pays pour ses paysages désertiques qui nous fascinent toujours, loin des sentiers battus nous sommes allés à la rencontre de l’authentique, à la recherche du contact avec d’autres cultures. L’organisation de Mauritanie Aventure est très bien, elle nous a permis de visiter un pays que nos moyens de transport ne nous autorisent pas, tout en nous laissant une certaine liberté. Elle a su privilégier le plaisir de la découverte, les visites touristiques et la détente, assurant la convivialité. La vie en groupe n’est pas toujours facile, mais Guy, a su mettre de l’ordre quand c’était nécessaire afin de satisfaire tout le monde.
Trait d'union entre le Maghreb et l'Afrique Noire, la Mauritanie est brassage culturel dont l'identité est caractérisée par la sagesse, l'authenticité et la tolérance. Ce pays où gentillesse, hospitalité et humanisme sont les principales qualités de son peuple, est une véritable mosaïque de reliefs et de couleurs.
Terre de passages, carrefour de cultures, pont entre Afrique du Nord et Afrique saharienne, la Mauritanie surprend par la diversité de ses paysages.
Nous sommes passés de vastes étendues arides à un océan de dunes de sable blond avec de temps à autres des îlots de verdure puis à une côte protégée. Plongés dans un océan de sable, dans l'immensité du désert, ce circuit nous a conduit dans la magie des couchers de soleil du Sahara et des bivouacs au clair de lune.
Tels des nomades nous sommes allés de dune en dune, vers des lieux magiques, source de vie, riches en culture et en découvertes humaines.
Nous nous sommes immergés dans un royaume des sables ponctués de reliefs différents les uns des autres avant de nous ressourcer sur la côte, vers d’autres cultures, même si pour nous elle n’a pas le même charme.
Malgré son extrême pauvreté c’est un pays attachant qui mérite de mieux vivre.
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Par Les Pollhuguetts le 5 Février 2013 à 22:40
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Au plaisir de vous lire !!!
4 commentaires
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