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La descente
C’est décidé nous allons faire une petite virée en camping-car, chercher peut être le soleil, en tous cas des températures plus clémentes et surtout de quoi s’occuper l’esprit, dans cette Provence que l’on dit toujours ensoleillée et dont certains clichés perdurent : cigales, indolence, pétanque, galéjade, santons, olives, pastaga ou bouillabaisse.
03 décembre :
La porte c’est refermée sur nos soucis….… du moins nous l’espérons, nous allons nous évader le temps d’une petite virée.
L’automne est là avec ses couleurs chatoyantes, de l’or, du brun, du pourpre irradient encore les bois, quelques feuilles voltigent et se posent délicatement sur un doux tapis qui commence à épaissir.
Le ciel est gris, pas vraiment menaçant, il laisse filtrer un astre divin fort timide, mais bien présent. Hélas au fil de la journée il disparaitra définitivement.
La route est calme, tranquille, peu de circulation en ce samedi, dans le lointain une barrière bleutée laisse deviner les Alpes qui s’étirent sous une dentelle de nuages.
Un petit arrêt à Romans, rue des Marques…. Juste un tour, aucun achat particulier même en cette période de fête.
Nous caracolons dans les collines colorées de la Drome Provençale et nous installons sur l’aire de Service (indiquée sur aucun magasine) de Puy St Martin, une aire artisanale, faite par des bénévoles, gratuite (on peut mettre son obole, mais elle le mérite), des emplacements engazonnés, délimités avec des points d’eau et des bornes électriques pour certains (en hors gel actuellement ce qui est bien normal). Il y a quelques arbres qui pourront être utiles en période estivale.
Le lieu est paisible et sous l’œil vigilant de la gendarmerie toute proche.
Nous allons tester la Pizza de l’Ogre, tenue par un jeune couple, pizzas succulentes, j’ai beaucoup aimé mon choix crème, oignons, ravioles de Romans et emmental, pas ordinaire n’est pas …
04 décembre :
La nuit fut bonne malgré quelques belles averses.
Le ciel n’est pas très clair ce matin….. Aurons le soleil, à cette heure précise rien n’est plus incertain….
Des résidus brumeux s’étirent çà et là aux creux des collines, parsemées parfois de longues rangées rectilignes de pieds de lavande, hélas : point de fleurs si belles et si odorantes à la belle saison.
Dans ce ciel si chargé quelques coins de bleu apparaissent, est-ce un signe ? Et ce soleil qui nous fait des clins d’œil prometteurs va-t-il nous réchauffer ?
Dans cette Drome Provençale nous avons une petite pensée spéciale pour nos amis Chantal et Eddy qui vivent dans le coin, quelque part je ne sais où.
Après Dieulefit notre petite route caracole de collines en collines pour attendre l’église Romane de Comps.
La robe or des chênes se mêle intiment au vert des conifères ou des buis. Ce petit bout du monde est bien agréable, cependant nous pensions voir une belle crèche, il n’en est rien l’église est fermée.
La vallée du Lez offre quelques belles falaises que les couleurs d’automne rendent encore plus agréable, sous le soleil. Et oui, il revient tout doucement et ne nous quittera plus de la journée, d’ailleurs la température oscille entre 13 et 15°.
Les oliviers, la lavande et les vignes cohabitent pour former un cadre farouchement authentique de cette Drome Provençale haute en couleur et en saveur, sur la place nous pourrons voir négociant et acheteur de truffes.
Un petit arrêt à Taulignan, petit village médiéval qui arbore de nombreuses tours.
Nous voici maintenant à Grignan, avec son château perché sur la colline. Nous avons donc décidé d’aller au restaurant.
C’est au « Poème de Grignan » que nous déjeunerons, un restaurant bon chic bon genre, comme je les aime (de temps en temps, vu le prix). Le repas sera extra, mets et présentation recherchés, bravo le cuisinier.
Tout doucement nous poursuivons notre route et ferons une nouvelle halte au village miniature. Tous les corps de métiers d’autrefois y sont représentés. Puis aux caves de Grangeneuves à Saussas.
Et nous voici maintenant sur l’aire de service de la Rochegude, celle des Trois Châteaux ne nous convenant pas.
05 décembre :
Sans notre accord, la pluie c’est invitée en ce début da matinée, pluie cinglante en bourrasques mais qui fort heureusement ne sera que de courte durée. Petit à petit ce ciel tumultueux et peu accueillant se déridera laissant filtrer les doux rayons de soleil.
Arrêt à Gigondas, bourg médiéval assoupi, halte paisible, l’heure n’est pas favorable à la dégustation, nous choisirons donc au feeling….
Notre route serpente au milieu des vignes et ménage quelques vues sur les dentelles de Montmirail que nous avons arpenté il y maintenant quelques années.
Le vent est maintenant notre nouvel invité, plus agréable car il chasse définitivement pluie et nuages, mais fait chuter le mercure de quelques degrés.
Vacqueyras, Beaumes de Venise dont les ruelles étroites montent à l’assaut de la falaise, autant de noms qui portent le renom de la région, avec d’autres bien entendu…
Notre petite route en direction de Suzette nous laisse de belles échappées sur ces magnifiques dentelles de Montmirail ou randonneurs mais surtout grimpeurs s’en donnent à cœur joie.
Peu après le cirque St Amand ménage de belles vues sur les dentelles mais aussi le Ventoux.
Descente agréable sur Malaucène, bourg entouré de platanes où nous ferons quelques courses avant d’attaquer la montée vers le géant de Provence, le Mont Ventoux avec ses 1909m d’altitude. Il ne rivalise certes pas avec les pics Alpins ou Pyrénéens mais sa pyramide solitaire est un majestueux point de mire de la région.
Nous n’accèderons pas au sommet la route est déjà fermée, mais seulement au mon Serein et demi tour obligatoire.
Un belvédère sur la vallée et encore les dentelles nous permettra une halte repas fort agréable.
Un autre petit arrêt nous permettra de voir la petite source Vauclusienne de Groseau, l’eau coule par quelques petites fissures et forme un minuscule lac aux eaux claires.
La petite route tortueuse qui conduit à Sault se faufile en forêt versant sud du Mont Ventoux. La brume lui ayant faussé compagnie nous pourrons apercevoir la station radar qui le domine avec à ses pieds un immense champ de cailloux blancs que l’on pourrait presque confondre avec de la neige.