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16 septembre
Journée d’automne monotone et bien triste qui commence, les feuilles volètent et jonchent le sol du camping.
Nous traversons le Rhin, sous la pluie, et pensons en Allemagne sans nous en rendre compte, seul le panneau indicateur de vitesse marque la frontière.
Petite et fine la pluie nous suit inlassablement.
En forêt Noire, déclinaison de vert, vert sombre des collines boisées peuplées de conifères au vert clair des prairies où paissent quelques vaches et où se nichent des fermes cossues, aux toits imposants où fume une grande cheminée.
A l’approche de Freiburg im Breisgau des petits coins de ciel bleu apparaissent et le soleil fait son apparition.
Depuis ce matin nous sommes passés de l’automne au début de l’hiver et voilà que l’été revient sur Freiburg avec des températures de plus de 25° ce qui nous permettra une visite tranquille de la ville.
Freiburg, à la croisée des routes de l’Allemagne, de la Suisse et de la France, à la porte de la forêt noire est une ville agréable, plébiscitée par les étudiants qui usent leurs semelles sur les pavés des ruelles. Beaucoup de monde dans le centre historique où nous avons faillit nous faire piéger en camping-car.
Nous sommes surpris par ces douces rues et ruelles pavées et ce réseau de petit caniveaux à ciel ouvert, les Bächle, qui parcourent la ville et constituent la curiosité de cette cité estudiantine et ce depuis le moyen âge. La légende dit, si par mégarde on trébuche dedans on se marie dans l’année avec un habitant de Fraiburg, dixit « le Routard ».
Bien qu’en partie détruite durant la seconde guerre mondiale, la vieille ville conserve son charme. La Munsterplatz en est le témoin. La cathédrale qui se dresse sur cette place, cathédrale gothique dont les travaux, débutés au 12ième, se sont échelonnés sur plus de trois siècles. Elle est emmaillotée pour travaux. La tour carré est très sobre et porte un clocher octogonal ajouré surmonté d’une flèche de dentelle.
L’intérieur est élégant et les vitraux magnifiques.
Cette place particulièrement séduisante se dresse le Kaufhaus (maison des marchands), un bâtiment gothique, crépi de rouge, flanqué d’échauguettes au toit aigu, recouvert de tuiles vernissées, surplombant les arcades de la galerie. Cette belle façade est ornée de grandes statues des empereurs, rappelant la souveraineté de Habsbourg.
Sur le même côté se trouve Wentzingerhaus, un hôtel que fit construire un grand peinte et le palais épiscopal construit en 1756.
Lentement mais surement nous suivrons le cheminement sur le plan fournit par le syndicat d’initiative.
La Rathausplatz, avec le théâtre, l’hôtel de ville, les balcons fleuris et la statue de Bertholf Schwaz forme un ensemble harmonieux.
Bien d’autre bâtiments s’offriront à nous comme la maison de la baleine, la tour Matinstor, l’église St Martin, l’hôtel Zum Roten Büren, la porte des Souaves, elle aussi emmaillotée pour réfection et le théâtre Wallgraben.
Une après midi bien remplie à flâner dans ce centre historique agréable.
Ce soir notre chambre à coucher sera à Breisach Am Rhein en compagnie de quelques camping-cars.
17 septembre
Encore de bonnes giboulées cette nuit. Ce matin nous ne serons pas épargnés, ciel bas, brouillard, tous les éléments sont réunis pour une journée que je qualifierai d’hiver, tout simplement pour être polie….
Malgré le temps nous sommes partis pour un parcours montagnard, en Haute forêt noire, route au profil régulier mais tout en virages, elle déroule ses lacets tout en douceur entre forêts et pâturages. Nous passerons à proximité du Belchen, ce ballon se 1414 m qui hélas se trouve dans la brume. Tout ici prend des allures trollesques tant il y a du mauvais temps.
Pour le repas de midi, nous voilà au bord du lac Schluchsee que l’on voit à peine tant il pleut. Dommage car ce plan d’eau à l’air très agréable.
Ainsi continue notre journée toujours sous la pluie de collines en collines et de vallées en vallées jusqu’à Donaueschingen où nous nous installerons de bonne heure, sur une aire de service bien garnie….C’est au milieu du bassin de la Baar que Donaueschingen s’est établi au confluent de la Breg et de la Brigach qui forment de Danube, ce fleuve de 2840kms, le deuxième d'Europe par sa longueur et qui se jette dans la mer Noire.
Demain nous tenterons de voir sa source « Donauquelle ».
Oh surprise vers 17h un soleil timide fait son apparition, nous irons donc faire un petit tour, de nombreuses calèches circulent et une compétition hippique se prépare.
De gros camions stationnent, de véritable camping-cars, à l’arrière le ou les chevaux et à l’avant les propriétaires ou entraineurs.
A 18h plus un seul nuage, un ciel d’azur et un soleil radieux, mais gla gla…
18 septembre
C’est un soleil pâlichon qui nous accompagne ce matin, il nous permettra de faire un petit tour en ville. La Donauquelle, est toujours en travaux, cette fontaine monumentale aménagée au 19ième dans le parc du château est l’origine officielle du Danube. Un petit tour nous permettra toutefois de voir le confluent de la Brigach et de la Breg qui forme le Danube.
Le temps semble se maintenir nous allons donc en Suisse à Shaffhausen, en évitant les autoroutes, voir les chutes du Rhin. Nous suivons sans problème « Rheinfall » et nous pouvons stationner sur le parking N°4, rive droite. En quelques minutes sommes face à ce spectacle naturel grandiose, sur 150m de long le Rhin, s’abat, à grand fracas, de 23m de haut.
Ces chutes sont les plus grandes et les plus imposantes d’Europe dont le débit peut varier de 23m3 à 95m3 allant parfois à 1250m3.
Nous longeons donc le Rhin, aux eaux claires, rive droite, face à ces chutes bouillonnantes, bravant celles-ci depuis des millénaires, deux rochers émergent en leur centre. Le gros rocher est accessible en bateau, pas question pour moi d’y accéder vu les remous de cette chute. Mais je reconnais que le spectacle doit être exceptionnel, les observer de tout près, écouter leurs grondements doit être palpitant.
De palier en palier, d’escaliers en escaliers, c’est une vue changeante qui s’offre à nous, nous atteindrons le château de Laufen, rive gauche, par u pont que l’on partage avec la voie ferrée.
Le ciel verse sa larme, nous ne descendrons donc pas les escaliers ou l’ascenseur pour aller au niveau des chutes, mais rebrousserons chemin pour retrouver notre camping-car.
Ce temps pluvieux nous accompagnera une bonne partie de l’après midi. Ce soir, comme hier, le soleil revient vers 17h.
Nuit sur l’aire de Blumberg, aire payante, bien aménagée avec électricité, 8,5€. Que demander de plus, sommes en bordure du village d’un côté et à la campagne de l’autre.
19 septembre
Ce matin nous sommes dans la brume qui petit à petit laisse apparaitre un soleil généreux qui nous réconforte.
Le petit ruban gris court dans une campagne agréable vallonnée aux collines boisées qui se parent de belles couleurs, pourpre, rouille ou or.
Au hasard de la route l’abbaye de Beuron du 11ième, faisant partie de la congrégation bénédictine, consacrée à St Martin et son pont couvert en bois de 1801 qui enjambe le Danube, pont en poutre en treillis. Nous ne pourrons d’ailleurs que visiter la très belle église.
Repas sur ce parking de l’abbaye où l’on pourrait se croire au mois de mars, en effet nous sommes dans un tourbillon de petites giboulées alternant avec un soleil radieux.
Sur le plateau du Heuberg nous sommes à la percée du Danube qui est encore un petit fleuve naissant. Ici, la vallée qu’il a creusée au fil du temps, se rétrécie. Des grandes falaises, jalonnées par une succession de châteaux en ruines, laissent ensuite la place à des aiguilles rocheuses.
Nous voici à Sigmaringen où perché sur son rocher, position défensive, apparait le château bien campé sur la falaise. Un gros orage viendra encore nous perturber et nous ne le verrons qu’à travers un rideau de grosses gouttes qui tombent hardiment.
Que faire ???
ET bien nous décidons de partir nous élirons domicile à Alnstat où une belle aire nous tend les bras 8€ la nuitée et à 0,5€ pour l’électricité soit 1,7kw.
Et comme tous les jours grand soleil à 18h c’est vraiment très décevant, mais avant.....
20 septembre
Une brume légère envahit encore les sommets des collines, mais se fait beaucoup plus légère, le soleil tente une percée. Quelques rayons furtifs nous laissent tout de même espérer.
En quelques tours de roue nous sommes à Stgmarengen et cette fois sous le soleil. Qu’elle aubaine !!! Au débouché de la percée du Danube, planté sur son rocher surgit le château, château qui n’a de féodal que le site et l’allure. Nous pourrons en faire le tour et l’admirer sous toutes ses faces.
C’est de la chapelle st Joseph sur la colline opposée que nous pourrons l’admirer. Il servit de siège au gouvernement de Vichy en exil lors de la seconde guerre mondiale.
Petite promenade en ville et au bord du Danube.
Nous poursuivons notre route vers le nord est avec un arrêt dans la petite ville Ehigen où l’église se mire dans les eaux d’un petit affluent du Danube.
Arrivée sur Ulm où l’aire de service est inaccessible tant il y a des voitures sur la parking. Nous patienterons un plus loin avant d’avoir une place à .
La visite de la ville se fera donc demain. Ce fut une journée sans pluie avec un soleil assez généreux
21 septembre
Enfin une journée d’été !!!!
Nous partons à pied, pas envie de prendre le tram. Contrairement à ce que nous pensions le centre ville n’est pas très loin.
Ulm est une ville desservie par l’axe Stuttgart-Munich et par le Danube qui, grossi par l’Iller, devient déjà un grand fleuve.
Il fait si beau que nous flânons dans les rues adjacentes à la place de la cathédrale « Munster » où l’on découvre avec plaisir de belles maisons à colombages.
La flèche de la cathédrale, la plus haute du monde, nous guide bien tant elle pointe dans ce ciel d’azur que nous apprécions, c’est ainsi qu’elle est appelée le doigt de Dieu. Elle pointe à 161m et semble se dresser presque à l’infini. Cette magistrale construction a débuté en 1377 mais fut terminée en 1890. Une partie du clocher est encore emmitouflé pour travaux, un ascenseur extérieur permet la montée des matériaux. La légèreté de son architecture ajourée, la pureté des lignes et le porche à trois arcades avec ses statues sont admirable.
L’absence de transept donne un élan spécial à la nef principale à arcades. La chaire est coiffée d’un magnifique abat-voix en tilleul. Les stalles en bois superbement sculptés placent face à face des personnages bibliques ou païens. Les nombreuses œuvres du gothique flamboyant accrochent le regard.
Nous ne monterons pas les 768 marches du clocher (sans doute pas possible durant les travaux) pour avoir une vue imprenable sur la ville à 143m de haut.
Elle est flanquée d’un édifice moderne à l’architecture innovante le « Stadthaus », construit en 1993 par un architecte américain.
Um est un mariage, heureux pour certain, malheureux pour les autres, de la tradition et de la modernité à découvrir en photo, un compromis qui donne à la ville un visage tout à fait unique.
Le « Rathauss » hôtel de ville, jadis maison marchande, construit en 1370 est orné de nombreuses fresques, ne fut mairie qu’en 1419. La belle horloge astronomique fut rajoutée en 1520. Devant le pignon se dresse le fischkasten, jolie fontaine sculptée.
Tout à côté une pyramide de verre de 36m de haut abrite une bibliothèque. Le New Ulm Mitte , entre le Rathaus et la cathédrale se dote de nouveaux bâtiments modernes imaginés par un architecte Allemand.
Nous voilà à la tour des bouchers, tour penchée entourée d’anciens immeubles, de la nous gagnerons les remparts, remparts édifiés en 1480 au milieu de l’impétueux Danube, pour protéger la ville de l’ennemi, actuellement ils constituent un lieu de promenade.
Nous longeons ainsi le Danube bordé d’anciennes maisons en pignon.
Nous voilà donc sur une petite place ombragée par un immense tilleul.
C’est le quartier des tanneurs et des pêcheurs….une situation idyllique au Conflent de la Bleue et du Danube. Vieilles ruelles, ponts et passerelles, vieilles maisons à colombage nous replongent dans une ambiance de moyen âge et font de ce lieu pittoresque un centre animé.
Nous traverserons le Danube et le longerons rive droite sur la promenade Jahnufer d’où nous pourrons admirer nombreux bâtiments à pignon qui couronnent les remparts, la cathédrale, la tour des bouchers, une autre façon de voir la ville.
Retour au camping car, repas de midi sur l’aire de service où nous ferons pleins et vidanges avant de partir direction le sud, plus exactement Bad Walsee.
Non loin d’Ulm arrêt à l’ancienne abbaye de St Martin à Wiblingen, fondée au 11ième mais n’a revêtu son aspect définitif qu’au 18ième. Elle est devenue une université. Malheureusement la bibliothèque et le musée sont fermés ce jour. Dommage car nous aurions pu avoir des audio guides en français. Toutefois nous visiterons la basilique, basilique baroque aux magnifiques peintures de Janvarius Zick. Le crucifix exposé dans le transept date du 16ième.
Nous poursuivons notre route dans une campagne rieuse jusqu’à l’aire de service de l’usine Hymer où nous allons stationner au moins deux jours.
22 septembre
Les jours se suivent mais ne se ressemblent pas, le ciel est gris et le soleil n’arrive pas à percer.
A pied nous nous rendons donc au musée Erwin Hymer un bon km plus loin. Nous voilà sur la route du rêve ou de la nostalgie…. Plutôt à la rencontre de l’univers du voyage mobile du siècle dernier.
Une rampe d’accès conduit à l’exposition de plus de 80 caravanes ou camping-cars historiques à l’architecture parfois surprenante. Je peux vous affirmer que les intérieurs HYmer ont beaucoup évolués.
Nous avons voyagé de l’Italie à l’Inde en passant par les US et sommes arrivés sur la côte Atlantique….. Suspense !!! En effet je dois avant récupérer les photos faites au musée.
Après le repas, un petit grain tinte sur le camping-car mais s’arrête rapidement. Nous partons donc en ville faire notre petit tour qui passe par le lac, la ville et ensuite les thermes.
Bad Walsee en dit tout : santé, paix détente, une atmosphère de charme, malgré le temps incertain.
L’église St Pierre est un peu à l’écart du centre ville.
Autour de l’Hôtel de ville de style gothique se dressent de belles maisons à colombages.
La partie aquatique de l’établissement thermal est impressionnante par sa grandeur et ses activités, rien à voir avec les thermes que nous connaissons chez nous.
J’ajouterai que la cafétéria qui surplombe ce lieu ludique est très agréable. Le spectacle est dans l’eau !!!!
Mais la pluie est arrivée sans crier gare, fort heureusement nous avons nos parapluies. Le lac, ridé comme une vieille pomme, reflète la morosité et le désarroi de ce ciel qui pleurniche sans cesse.
23 septembre
Légère et capricieuse la pluie a pianoté presque toute la nuit, partition désordonnée qui a perturbé notre sommeil. Ce matin ciel bas et triste maos pas de pluie.
Avons rencontré des amis de Guy avec qui avons pu discuter.
Nous allons stationner devant l’usine Hymer et prenons notre repas bonne heur, rv 13H.
Les portes s’ouvrent, sommes reçu à l’espace café, nous sommes environ une quarantaine et seuls Français.
Visite très intéressante, plus pour Paul que pour moi. Mais malgré tout manque d’explications car tout est en Allemand. Nous étions bien entendu prévenus. Mais, naïvement je pensais que nous aurions soit un audio guide soit une documentation, même succincte en français. Pas de photos, nous avons respecté les consignes. Il n’en a pas été ainsi pour tout le monde. Je pensais que les Allemands étaient beaucoup plus disciplinés chez eux !!!
Nous avons eu à la sortie, un sac avec beaucoup de documentation, encore en Allemand, donc peu intéressante pour nous.
A la sortie une pluie fine nous accueille, nous décidons donc de rouler, direction la France.
Des travaux perturbent « Joséphine » qui perd la tête, nous la contrarierons donc en suivant notre carte. Elle finit par retrouver ses esprits. Durant tout le trajet ciel noir, soleil et averses ont alterné, temps digne d’un mois de mars chez nous.
A Birnau sur un promontoire au bord du lac de Constance se dresse la Wallfahrtkirche, église des quatorze saints, construite entre 1747 et 1750.
Par chance le soleil fait une brève apparition. La tour à bulbe de façade abrite 5 cloches et une horloge du 18ième toujours en fonction. Malgré une visite rapide, nous sommes stationnés sur le parking bus, nous apprécierons ce magnifique intérieur baroque, richement décoré (encore une fois photos interdites). Le rococo se manifeste particulièrement dans l’architecture et dans la décoration du plafond, dédiée à la vierge Marie et de la coupole. A mi hauteur court une magnifique galerie à encorbellement.
Le parking de nuit de Tengen ne nous convient pas nous irons donc un peu plus loin à Blumberg, que nous connaissons déjà, mais cette fois sur l’aire gratuite, nous n’avons pas besoin d’électricité.
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